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                        Grand première ce soir à double titre grâce au Jomsviking
                        European Tour 2016 d'Amon Amarth et de ses premières parties :
                        d'abord parce que c'est l'occasion de voir (enfin) Testament en
                        concert après toutes ces années à écouter leur disques et ensuite
                        parce que ce sera mon premier concert metal à la salle Métropole de
                        Lausanne, un lieu plutôt dévolu à des musiques beaucoup moins
                        sauvages que le thrash californien ou le metal suédois. Le menu du
                        soir est copieux avec Grand Magus, Testament et enfin Amon Amarth,
                        qui, à en juger par les nombreux t-shirts vus dans la foule,mérite
                        bien sa place de tête d'affiche. C'est d'ailleurs amusant de
                        constater que le stand merchandising, bien fourni pour les trois
                        groupes, ne propose pratiquement que des t-shirts en vente ! Pas de
                        disque, un comble pour des musiciens... 
 Grand Magus
 Pour un mardi soir, il y a déjà bien du
                        monde dès l'ouverture des portes, mais les entrées se font au
                        compte-goutte, la faute à une sécurité qui prend son métier un peu
                        trop à coeur. Résultat, les métalleux de Grand Magus, à qui revient
                        l'honneur de débuter les festivités à 19.00 heures déjà, jouent
                        devant un parterre peu fourni mais qui se remplira au fur et à
                        mesure de la prestation. Les suédois nous lâchent un set de heavy
                        rock de 30 minutes chrono sans rappel. Forcément avec deux groupes à
                        suivre, l'espace sur scène est un peu étriqué, mais qu'à cela ne
                        tienne, le groupe bouge bien, communique avec le public et lui fait
                        volontiers participer sur son dernier titre, Hammer Of The North,
                        sur lequel il fait les choeurs. Au final, c'est sympa, mais cela
                        reste un peu mou par rapport au reste du menu. Bref, pas de quoi
                        remettre en cause l'ordre de passage.
 
 
 
 Testament
 A peine le temps d'aménager un peu la scène et
                        c'est au tour des vétérans californiens (trente ans au service du
                        thrash sans interruption) de venir faire l’intermède entre les deux
                        formations suédoises. Avec un nouvel album (fantastique) à défendre
                        et des classiques par dizaines, il y aurait matière à jouer trois
                        heures, mais bon le planning en autorise seulement une. Devant un
                        énorme bâche qui reproduit le logo du dernier cd, le concert débute
                        par une triplette de nouveaux morceaux soit Brotherhood Of The Snake
  suivi directement par Rise Up et l'excellent Pale Kings. Ceux qui
                        ont déjà mal à la nuque à ce moment-là peuvent s’inquiéter car la
                        suite c'est un régal orchestré par une alternance entre morceaux
                        récents (Dark Roots Of Earth, Stronghold) et classiques (Disciples
                        Of The Watch, The New Order, Into The Pit et Over The Wall) pour un
                        total de 10 chansons. Cela se termine quand même bien vite avec un
                        ultime The Formation Of Damnation. Le groupe est juste impeccable et
                        Alex Skolnick reste un guitariste surdoué qui mériterait une
                        reconnaissance plus grande des fans de metal. Cela dit le public
                        semble avoir bien apprécié et s'est manifesté en lançant quelques
                        petits circle pits dans la bonne humeur. Dommage quand même qu'il
                        n'y ait pas eu la place pour quelques titres supplémentaires du
                        nouvel album comme l'excellent Centuries Of Suffering. En plus, la
                        setlist jouée est invariablement la même sur cette tournée, mais
                        cela reste une tuerie exécutée de mains de maîtres. 
 
 Amon Amarth
 21.00 heures et des poussières et
                        voilà que la bande d'introduction démarre avec une grande scène
                        vide, hormis l'énorme batterie montée sur un casque viking. Dès les
                        premiers morceaux Pursuit of Vikings et As Loke Falls, le tempo est
                        donné : ce sera à fond jusqu'au bout. Amon Amarth est clairement un
                        groupe de scène. Ils sont tellement à l'aise, démonstratifs et
                        communicatifs que l'on ne peut que se laisser convaincre d'acheter
                        une hache, un drakkar et de tout lâcher pour partir en mer avec eux.
                        Jonas est parfait dans son rôle de meneur d'hommes, parle au public
                        entre chaque morceau, lève sa corne à la santé des quelques uns qui
                        ont pris la leur (mais que faisait alors la sécurité ?) ou fera le
                        coup de la fausse rivalité avec nos voisins zurichois (prochaine
                        date de la tournée) qui
  semble-t'il
                        feraient plus de bruit que les lausannois. Le côté théâtral est
                        aussi bien mis en avant, avec des figurants costumés (soldats,
                        archers, créatures, etc.) qui envahissent de temps à autres la
                        scène. Sur le plan musical, il faut reconnaître que les morceaux
                        joués sont en finalité tous assez similaires, tant au niveau du
                        tempo que de leur construction. C'est très efficace, mais quand même
                        un peu lassant sur la durée. Il faut attendre, en milieu de set, un
                        monumental "Death In Fire" pour redonner un coup de fouet à la
                        setlist. S'ensuivront One Thousand Burning Arrows, Father Of The
                        Wolves, Runes To My Memory et War Of The Gods pour clôturer le set.
                        Ce n'est évidemment pas le rappel qui fera retomber l'intensité. Au
                        contraire avec les classiques Raise Your Horns, Guardians Of Asgard
                        et Twilight of The Thunder God qui concluent en beauté ce concert
                        devant une foule conquise et bien chaude. 
 Après trois groupes
                        jouant bien fort, il faut relever que le son était vraiment très bon
                        ce soir et que l'on peut donc aisément décerner le label "metal
                        compatible" à la salle Métropole (même s'il est vrai qu'en Suisse,
                        les décibels restent plafonnées) en espérant que cela donne des
                        idées à des tourneurs.
 
 
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