Livereview: Body Count - Powerstroke

22. Juin 2018 Les Dock - Lausanne
By Alexandre P.
Avant la fermeture d'été, Les Docks de Lausanne ont concocté un programme exceptionnel pour la dernière semaine de juin. Tout d'abord avec la venue de Neurosis (lundi), puis du Dead Cross de Mike Patton et Dave Lombardo (mardi), avant de conclure avec le back-to-back le plus costaud de l'histoire de la salle : Body Count le vendredi et Stone Stour le samedi (review à venir).

Annoncé sold out dans la journée, le concert de Body Count était un événement très attendu et ce n'est pas le match de football de l'équipe suisse prévu le même soir qui allait nous faire changer de programme.

Powerstroke
La première partie était confiée à Powerstroke, un groupe belge dont la musique s'est avérée peu originale. Bien exécutée, avec un certain entrain et des musiciens très pros, mais pour un résultat décevant. Le chanteur a pourtant communiqué en anglais à maintes reprises pour annoncer surtout les morceaux joués ou encore demander l'évolution du score dans l'indifférence générale. La dernière des 9 chansons jouées ce soir, "Done Deal", est dédicacée au public et il remerciera Body Count de cette tournée commune. 45 minutes un peu pénible mais on imaginait bien que Body Count avait bouffé tout le budget ce soir-là.

Body Count
Sur scène, un immense backdrop au nom du groupe d'Ice-T s'affiche. Motörhead rugit dans la sono pendant que les techniciens s'affairent. Sous les applaudissement, les musiciens débarquent sur scène au bruit des sirènes de police. Casquette LA enfoncée sur la tête et débardeur militaire, Ice-T empoigne son micro en forme de poing américain pendant que son batteur, Ill Will, lance "Raining Blood" de Slayer. Hasard incroyable du calendrier, le concert de Body Count débute avec la chanson sur laquelle deux jours plus tôt Dead Cross avait terminé le sien !

Sur scène, Ice-T est entouré de son fidèle guitariste Ernie C, qui tient bien la forme et a l'air de s'éclater comme un ado. Body Count est au complet, avec un autre guitariste (Juan Of The Dead) et un imposant bassiste (Vincent Price), ainsi qu'un jeune homme, Little Ice qui sera introduit plus tard comme le fils du patron. Musicalement, tout le monde est au top dès le début avec "Bowels Of The Devil" puis "Manslaughter".

Bavard de naissance, Ice-T interpelle le public dès qu'il en l'occasion. Il n'hésite pas à lui demander "some action" et à noter la réaction obtenue ("Mosh Pit Grade of 12.5" par exemple après un wall of death). A un autre moment, il demande qui est le plus jeune spectateur dans la salle et alors que l'on finit par identifier un jeune de 15 ans, Ice-T invite sa fille de deux ans sur scène pour un moment assez unique. Il faut dire que la famille au complet suit la tournée. On voit notamment sur la gauche de la scène, plusieurs chaises côte à côte sur lesquelles sont assises plusieurs jeunes femmes, dont Coco, la femme du boss.

Les deux premiers albums sont à l'honneur, avec notamment "Necessary Evil", "Drive By" et "Voodoo" à la suite. En revanche, seulement deux extraits du dernier opus seront joués ""Black Hoodie" et "No Lives Matter". La fin du concert est parfaite. Ice-T continue de nous régaler avec son franc parler inimitable et ses "bitch" qui terminent chaque phrase. Il introduit ainsi "Talk Shit Get Shot" en expliquant que si tu lui tires dessus ou sur sa famille, ce n'est pas de la Police qu'il faut avoir peur, mais de lui. Difficile à expliquer, mais on le croit sans hésitation. Le public reprend en choeur le refrain.

Le titre par lequel la légende de Body Count a débuté, "CopKiller" est bien entendu joué droit derrière pour ce qui était le moment le plus épique de la soirée.

Pas de véritable rappel ce soir, mais un rappel virtuel. Comme il l'explique, Ice-T est trop fainéant pour faire semblant de sortir de scène et il dit bien que s'il sort c'est fini. Alors il reste sur scène et le public doit faire comme s'il était sorti. Clairement, Ice-T ne fait rien comme les autres. Le groupe jouera encore un fantastique "Born Dead", une des mes chansons préférées de ce groupe qui a retourné la salle, avant un dernier morceau, l'étonnamment mélodique "This Is Why We Ride", comme s'il était obligé de nous aider à redescendre après le chaos de "Born Dead" avant de nous laisser rentrer chez nous.

Au final, un très beau concert d'un groupe qui a parfaitement joué le jeu et respecté son public alors qu'il est en Europe surtout pour les principaux festivals metal d'été, avec notamment une date dès le lendemain au Hellfest.