Livereview: Amon Amarth - Testament - Grand Magus

15. Novembre 2016, Lausanne - Métropole
By Alex P.
Grand première ce soir à double titre grâce au Jomsviking European Tour 2016 d'Amon Amarth et de ses premières parties : d'abord parce que c'est l'occasion de voir (enfin) Testament en concert après toutes ces années à écouter leur disques et ensuite parce que ce sera mon premier concert metal à la salle Métropole de Lausanne, un lieu plutôt dévolu à des musiques beaucoup moins sauvages que le thrash californien ou le metal suédois. Le menu du soir est copieux avec Grand Magus, Testament et enfin Amon Amarth, qui, à en juger par les nombreux t-shirts vus dans la foule,mérite bien sa place de tête d'affiche. C'est d'ailleurs amusant de constater que le stand merchandising, bien fourni pour les trois groupes, ne propose pratiquement que des t-shirts en vente ! Pas de disque, un comble pour des musiciens...

Grand Magus

Pour un mardi soir, il y a déjà bien du monde dès l'ouverture des portes, mais les entrées se font au compte-goutte, la faute à une sécurité qui prend son métier un peu trop à coeur. Résultat, les métalleux de Grand Magus, à qui revient l'honneur de débuter les festivités à 19.00 heures déjà, jouent devant un parterre peu fourni mais qui se remplira au fur et à mesure de la prestation. Les suédois nous lâchent un set de heavy rock de 30 minutes chrono sans rappel. Forcément avec deux groupes à suivre, l'espace sur scène est un peu étriqué, mais qu'à cela ne tienne, le groupe bouge bien, communique avec le public et lui fait volontiers participer sur son dernier titre, Hammer Of The North, sur lequel il fait les choeurs. Au final, c'est sympa, mais cela reste un peu mou par rapport au reste du menu. Bref, pas de quoi remettre en cause l'ordre de passage.



Testament
A peine le temps d'aménager un peu la scène et c'est au tour des vétérans californiens (trente ans au service du thrash sans interruption) de venir faire l’intermède entre les deux formations suédoises. Avec un nouvel album (fantastique) à défendre et des classiques par dizaines, il y aurait matière à jouer trois heures, mais bon le planning en autorise seulement une. Devant un énorme bâche qui reproduit le logo du dernier cd, le concert débute par une triplette de nouveaux morceaux soit Brotherhood Of The Snake suivi directement par Rise Up et l'excellent Pale Kings. Ceux qui ont déjà mal à la nuque à ce moment-là peuvent s’inquiéter car la suite c'est un régal orchestré par une alternance entre morceaux récents (Dark Roots Of Earth, Stronghold) et classiques (Disciples Of The Watch, The New Order, Into The Pit et Over The Wall) pour un total de 10 chansons. Cela se termine quand même bien vite avec un ultime The Formation Of Damnation. Le groupe est juste impeccable et Alex Skolnick reste un guitariste surdoué qui mériterait une reconnaissance plus grande des fans de metal. Cela dit le public semble avoir bien apprécié et s'est manifesté en lançant quelques petits circle pits dans la bonne humeur. Dommage quand même qu'il n'y ait pas eu la place pour quelques titres supplémentaires du nouvel album comme l'excellent Centuries Of Suffering. En plus, la setlist jouée est invariablement la même sur cette tournée, mais cela reste une tuerie exécutée de mains de maîtres.


Amon Amarth
21.00 heures et des poussières et voilà que la bande d'introduction démarre avec une grande scène vide, hormis l'énorme batterie montée sur un casque viking. Dès les premiers morceaux Pursuit of Vikings et As Loke Falls, le tempo est donné : ce sera à fond jusqu'au bout. Amon Amarth est clairement un groupe de scène. Ils sont tellement à l'aise, démonstratifs et communicatifs que l'on ne peut que se laisser convaincre d'acheter une hache, un drakkar et de tout lâcher pour partir en mer avec eux. Jonas est parfait dans son rôle de meneur d'hommes, parle au public entre chaque morceau, lève sa corne à la santé des quelques uns qui ont pris la leur (mais que faisait alors la sécurité ?) ou fera le coup de la fausse rivalité avec nos voisins zurichois (prochaine date de la tournée) qui semble-t'il feraient plus de bruit que les lausannois. Le côté théâtral est aussi bien mis en avant, avec des figurants costumés (soldats, archers, créatures, etc.) qui envahissent de temps à autres la scène. Sur le plan musical, il faut reconnaître que les morceaux joués sont en finalité tous assez similaires, tant au niveau du tempo que de leur construction. C'est très efficace, mais quand même un peu lassant sur la durée. Il faut attendre, en milieu de set, un monumental "Death In Fire" pour redonner un coup de fouet à la setlist. S'ensuivront One Thousand Burning Arrows, Father Of The Wolves, Runes To My Memory et War Of The Gods pour clôturer le set. Ce n'est évidemment pas le rappel qui fera retomber l'intensité. Au contraire avec les classiques Raise Your Horns, Guardians Of Asgard et Twilight of The Thunder God qui concluent en beauté ce concert devant une foule conquise et bien chaude.

Après trois groupes jouant bien fort, il faut relever que le son était vraiment très bon ce soir et que l'on peut donc aisément décerner le label "metal compatible" à la salle Métropole (même s'il est vrai qu'en Suisse, les décibels restent plafonnées) en espérant que cela donne des idées à des tourneurs.