Avant la fermeture d'été, Les Docks de Lausanne ont concocté
un programme exceptionnel pour la dernière semaine de juin. Tout
d'abord avec la venue de Neurosis (lundi), puis du Dead Cross de
Mike Patton et Dave Lombardo (mardi), avant de conclure avec le
back-to-back le plus costaud de l'histoire de la salle : Body Count
le vendredi et Stone Stour le samedi (review à venir).
Annoncé sold out dans la journée, le concert de Body Count était
un événement très attendu et ce n'est pas le match de football de
l'équipe suisse prévu le même soir qui allait nous faire changer de
programme.
Powerstroke La première partie était confiée à
Powerstroke, un groupe belge dont la musique s'est avérée peu
originale. Bien exécutée, avec un certain entrain et des musiciens
très pros, mais pour un résultat décevant. Le chanteur a pourtant
communiqué en anglais à maintes reprises pour annoncer surtout les
morceaux joués ou encore demander l'évolution du score dans
l'indifférence générale. La dernière des 9 chansons jouées ce soir,
"Done Deal", est dédicacée au public et il remerciera Body Count de
cette tournée commune. 45 minutes un peu pénible mais on imaginait
bien que Body Count avait bouffé tout le budget ce soir-là.
Body Count Sur scène, un immense backdrop au nom
du groupe d'Ice-T s'affiche. Motörhead rugit dans la sono pendant
que les techniciens s'affairent. Sous les applaudissement, les
musiciens débarquent sur scène au bruit des sirènes de police.
Casquette LA enfoncée sur la tête et débardeur militaire, Ice-T
empoigne son micro en forme de poing américain pendant que son
batteur, Ill Will, lance "Raining Blood" de Slayer. Hasard
incroyable du calendrier, le concert de Body Count débute avec la
chanson sur laquelle deux jours plus tôt Dead Cross avait terminé le
sien !
Sur
scène, Ice-T est entouré de son fidèle guitariste Ernie C, qui tient
bien la forme et a l'air de s'éclater comme un ado. Body Count est
au complet, avec un autre guitariste (Juan Of The Dead) et un
imposant bassiste (Vincent Price), ainsi qu'un jeune homme, Little
Ice qui sera introduit plus tard comme le fils du patron.
Musicalement, tout le monde est au top dès le début avec "Bowels Of
The Devil" puis "Manslaughter".
Bavard de naissance, Ice-T
interpelle le public dès qu'il en l'occasion. Il n'hésite pas à lui
demander "some action" et à noter la réaction obtenue ("Mosh Pit
Grade of 12.5" par exemple après un wall of death). A un autre
moment, il demande qui est le plus jeune spectateur dans la salle et
alors que l'on finit par identifier un jeune de 15 ans, Ice-T invite
sa fille de deux ans sur scène pour un moment assez unique. Il faut
dire que la famille au complet suit la tournée. On voit notamment
sur la gauche de la scène, plusieurs chaises côte à côte sur
lesquelles sont assises plusieurs jeunes femmes, dont Coco, la femme
du boss.
Les deux premiers albums sont à l'honneur, avec notamment "Necessary
Evil", "Drive By" et "Voodoo" à la suite. En revanche, seulement
deux extraits du dernier opus seront joués ""Black Hoodie" et "No
Lives Matter". La fin du concert est parfaite. Ice-T continue de
nous régaler avec son franc parler inimitable et ses "bitch" qui
terminent chaque phrase. Il introduit ainsi "Talk Shit Get Shot" en
expliquant que si tu lui tires dessus ou sur sa famille, ce n'est
pas de la Police qu'il faut avoir peur, mais de lui. Difficile à
expliquer, mais on le croit sans hésitation. Le public reprend en
choeur le refrain.
Le titre par lequel la légende de Body
Count a débuté, "CopKiller" est bien entendu joué droit derrière
pour ce qui était le moment le plus épique de la soirée.
Pas
de véritable rappel ce soir, mais un rappel virtuel. Comme il
l'explique, Ice-T est trop fainéant pour faire semblant de sortir de
scène et il dit bien que s'il sort c'est fini. Alors il reste sur
scène et le public doit faire comme s'il était sorti. Clairement,
Ice-T ne fait rien comme les autres. Le groupe jouera encore un
fantastique "Born Dead", une des mes chansons préférées de ce groupe
qui a retourné la salle, avant un dernier morceau, l'étonnamment
mélodique "This Is Why We Ride", comme s'il était obligé de nous
aider à redescendre après le chaos de "Born Dead" avant de nous
laisser rentrer chez nous.
Au final, un très beau concert
d'un groupe qui a parfaitement joué le jeu et respecté son public
alors qu'il est en Europe surtout pour les principaux festivals
metal d'été, avec notamment une date dès le lendemain au Hellfest.
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