Après une édition 2016 plutôt tranquille au niveau de la
programmation, les grosses guitares sont de retour à
Crans-près-Céligny pour la première soirée du Caribana Festival avec
notamment Evanescence, Sum 41 et Hathors. Une très belle affiche qui
est d’ailleurs la seule soirée à annoncer complet avant le début du
festival.
Sum 41 Encore et toujours en tournée
depuis la sortie de son dernier album en octobre 2016, Sum 41 est de
retour en Suisse romande après son passage en début d’année à la
salle Métropole de Lausanne. Comme ce dernier concert avait été lui
aussi sold out rapidement, c’est dont une vraie séance de
rattrapage, en plein air cette fois-ci qui nous est proposée par les
programmateurs.
Malheureusement, suite à un monstrueux bouchon sur l’autoroute en
fin d’après-midi, j’ai manqué la majeure partie du concert de Sum
41. Je suis au moins arrivé juste à temps pour assister au rappel,
avec notamment une reprise bien punk de de l’hymne de Queen « We
Will Rock You ». A l’évidence, le public est présent en masse devant
la grande scène pour ce concert et il est difficile de s’en
approcher. Certains plus chanceux ont le bonheur d’avoir été conviés
sur la grande scène avec les musiciens qui se lâchent pour « Still
Waiting » et surtout les toujours très attendus In Too Deep » et «
Fat Lip » repris en chœurs tant par les jeunes fans que les nombreux
vieux adolescents. A peine arrivé et on a déjà quinze ans à nouveau.
De retour en Europe depuis quelques jours après une tournée
américaine et juste avant sa venue au Greenfield Festival, le show
est à l’évidence bien rodé et les musiciens ont l’air de s’éclater
sur scène. A tel point qu’ils assisteront encore plus tard au
concert d’Evanescence depuis le côté.
Evanescence
Ce qui est bien avec le Caribana, c’est qu’il n’y a pas de temps
mort. A peine un groupe termine sur une scène qu’un autre artiste
est déjà prêt à enchaîner sur la seconde scène. On en a pour son
argent, mais pas simple de se ravitailler correctement dans ces
conditions, surtout quand on est déjà arrivé en retard sur le site.
Cela dit, les stands de nourriture sont variés et on trouve toujours
quelques minutes pour une petite raclette sur le pouce.
Alors que la nuit est désormais en train de s’installer et surtout
que la température redescend rapidement, Evanescence investit la
grande scène pour le dernier concert de la soirée sur celle-ci.
Dix ans après son passage dans ce même festival, Amy Lee et sa
nouvelle équipe de musiciens sont donc de retour sur la scène
principale. Sans véritable actualité, le groupe est en train
d’enregistrer son nouvel album pour la fin de l’année et avec une
poignée de shows en Amérique du Sud au compteur le mois précédent,
difficile de savoir à quoi s’attendre ce soir. D’autant plus que ce
soir c’est la première date de cette tournée estivale des festivals
européens pour les américains.
Malheureusement, les
photographes seront limités à une chanson chacun depuis la régie à
la demande expresse du groupe à la dernière minute. Manifestement,
quelqu’un n’est pas trop à l’aise avec son image.
Le show
démarre directement avec un des singles du premier album, «
Everybody’s Fool ». La batterie est terriblement mise en avant dans
le mix, heureusement avec la voix, mais au détriment des guitares.
Le groupe enchaîne directement avec « What You Want » du dernier
album (qui date de 2011 quand même.) puis à nouveau un single
extrait de Fallen, le fameux « Going Under », pour bien marquer les
esprits et rappeler le statut d’Evanescence.
Le son corrigé,
le set voguera ensuite entre les deux derniers albums du groupe,
avec notamment « The Other Side », « Lithium », « My Heart Is Broken
» et « Your Star ». Amy Lee prendra à quelques occasions la parole,
notamment pour rappeler qu’Evanescence avait joué ici en 2007, mais
la communication sera de manière générale assez limitée. Sur scène,
en revanche, elle se donne beaucoup, parcourant des kilomètres du
début à la fin du show. Avec une coupe de cheveux digne des punks de
Mad Max, il y a notamment la nouvelle guitariste allemande Jennifer
« Jen » Majura, qui s’en donne à cœur joie aussi avec ses pédales
d’effet.
La soupe retombe un peu avec la suite,
principalement parce que les chansons n’ont rien d’exceptionnel : «
Made Of Stone », « Haunted » et « Weight Of The World ». Alors que
l’on commençait à penser fort à une nouvelle raclette, Amy Lee
annonce une chanson qui n’a encore jamais été jouée en live : « Say
You Will » et l’on se demande bien pourquoi tant cette chanson sort
du lot ce soir.
C’est à ce moment-là que vient directement la
seconde surprise du set avec un intermède acoustique avec « My
Immortal » puis « The Change ». Pas de piano (pourtant présent sur
scène pour les chansons précédentes) donc pour « My Immortal »
jouée, comme la suivante, dans une version unplugged sur tabourets.
Plutôt sympa d’entendre ce tube joué de manière différente. A
nouveau des frissons, mais là c’est sûr ce n’est pas à cause du
froid.
Le rappel sera constitué d’abord de « Disappear », « Call Me
When You Are Sober » puis de deux anciens morceaux : « Imaginary »
et l’incontournable « Bring Me To Life ». Le groupe n’a rien fait de
mieux depuis maintenant 14 ans et vu le potentiel des musiciens, on
ne peut qu’être confiant pour le nouvel album (dont on aurait bien
voulu entendre un petit quelque chose ce soir mais bon tant pis).
Pour ceux qui veulent s’en rendre compte par eux-même ou revivre
l’expérience Evanescence 2017, le groupe sera de retour en Suisse
pour une seconde date au Z7 Summer Nights Open Air le 8 juillet !
Hathors Les dernières notes de « Bring
Me To Life » résonnent encore sur le site de Caribana que le trio
des Hathors est déjà sur la scène du lac, prêt à lancer une
dernière salve de rock dans les amplis pour la soirée. C’est en
effet le concert de clôture de ce premier soir et l’honneur revient
donc à un groupe suisse, de Winterthur pour être précis, de nous
stimuler encore un peu avant le retour à la maison.
Le site
du Caribana utilise les termes grunge, punk et metal pour présenter
Hathors et force est de constater que l’on ne trouve pas mieux pour
tenter de définir leur tourbillon sonique. Ils ne sont pourtant que
trois sur scène. Qu’importe l’heure tardive, l’affluence modeste
devant la seconde scène, les musiciens jouent avec une belle
intensité et le souci d’emporter tout ce qu’ils peuvent sur leur
passage.
Ceux qui ne les connaissent pas encore peuvent
profiter de les voir en concert, en compagnie d’Helmet en plus, au
Z7 dans quelques jours, avant une tournée en Allemagne en juillet.
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