Seule étape suisse du Bloodshed Rituals European Tour 2016,
Lausanne a eu le privilège d’accueillir dimanche Schammasch,
Mystifier, Rotting Christ et Inquisition pour la soirée Black Metal
de l’année en terre romande. Un coup d’œil à l’affiche et d’emblée,
on constate que le plus brutal, ce n’est pas la musique jouée par
ces 4 groupes, mais le planning dément qu’ils se sont imposés : 27
dates en 28 jours dans toute l’Europe. A ce niveau-là, il vaut mieux
avoir la santé.
Schammasch Les Docks sont relativement vides à
l’ouverture des portes et le balcon restera fermé pour la soirée. Ce
sont les bâlois de Schammasch qui ont l’honneur d’ouvrir les feux ce
soir à 18.30 heures. Dans la pénombre et après avoir disposé un peu
d’encens sur les côtés de la scène, les musiciens prennent
possession de cette dernière. Vêtus de longues toges, ils commencent
leur concert dos au public pendant la diffusion de leur musique
d’intro. S’ensuivra un set de 30 minutes joué d’un trait, avec
beaucoup de sérieux et pratiquement dans le noir (dire que le groupe
tire son nom du dieu du soleil…). Le son était relativement bon et
on relèvera surtout l’excellent « Golden Light » dans leur set.
Petite déception au niveau de la mise en scène car après leurs
époustouflantes vidéos, on attendait un peu plus de leur part sur le
plan visuel en concert.
Mystifier Le parterre de la salle est maintenant
bien rempli pour le set de Mystifier. Les trois musiciens brésiliens
installent eux-mêmes leur matériel et lancent eux aussi un set de
trente minutes sans pause avec "Almighty Satanas". Au total, ce
seront sept morceaux joués avec conviction. Diego passe des claviers
à la basse en fonction des besoins, tout en chantant avec beaucoup
d’aisance. Son comparse à la guitare n’hésite pas à haranguer la
foule entre deux morceaux et le public semble beaucoup apprécier, de
même que les frères Tolis qui assistent à la fin du set depuis le
balcon.
Rotting Christ
Première grosse tête d’affiche de la soirée, Rotting Christ a droit
à l’entier de la scène et installe son matériel sous les
acclamations, en partie en grec, du public. Quelques brefs réglages
techniques, la mise en place d'une grosse bâche avec le logo
derrière la batterie et le set démarre. Pas besoin de maquillage, de
clous ou de toges pour les vétérans grecs, seule parlera la musique
ce soir. Le set débute avec la bande intro usuelle « Orders From The
Dead (The World Is Going Up in Flames)» et le groupe enchaîne direct
sur « Ze Nigma », un des quelques nouveaux morceaux joués ce soir.
Sakis est en forme et le groupe entier joue avec une puissance
spectaculaire. Le son est monstrueux et avec presque 30 ans de
carrière, Rotting Christ a de quoi facilement remplir un set de 60
minutes avec de nombreux classiques. Le public répond présent tout
au long du concert que ce soit avec les Non Serviam scandés ou même
avec un (petit) circle pit à la demande de Sakis. Le temps
réglementaire étant écoulé, Sakis annonce un dernier morceau avec le
très attendu « Non Serviam » joué avec beaucoup de maîtrise. Votre
serviteur aura la chance de faire la photo finale du groupe avec son
public depuis la batterie de Themis.
Inquisition
Dur de suivre après une telle prestation, mais comme prévu
Inquisition prend possession de la scène quelques minutes plus tard.
Il faut dire qu’avec deux musiciens seulement, cela va plus vite
pour la mise en place. Dagon a droit à deux pieds de micro et voyage
de l’un à l’autre pour permettre à tout le public de l’avoir sous
les yeux. Le light show est bien sûr toujours aussi sombre, avec un
faible éclairage depuis l’arrière, de la fumée et quelques flashs
éblouissants.
Derrière ses fûts, Incubus assure une frappe de plomb de la première
à la dernière note. Les deux colombiens ont également droit à une
heure de scène durant laquelle, ils pratiquent un pur black metal
avec un chant totalement inhumain, qui est aussi monocorde que
terrifiant. Les morceaux se ressemblent beaucoup et même si on
apprécie leur style bien à eux, il faut reconnaître que c’est vite
assez lassant. Au final, une excellente soirée qui aura bien aidé à
digérer le passage à l’heure d’hiver. Cela dit, il demeure quand
même difficile de comprendre pourquoi l’honneur de clôturer cette
soirée est revenu à Inquisition, le set de Rotting Christ s’avérant
bien meilleur.
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