Afin de fêter dignement ses vingt ans, Nightwish a sorti une
compilation best of en mars et s’est depuis embarqué dans une
tournée mondiale, qui après les Etats-Unis, les festivals européens
et quelques dates en Amérique du Sud, se prolonge cet automne dans
les salles européennes, avec notamment deux arrêts en Suisse. Les
finlandais étaient ainsi à l’Arena de Genève (pour la toute première
fois) ce dimanche 11 novembre 2018 avant de revenir à Zurich dix
jours plus tard dans le cadre de leur Decades Tour.
Beast
In Black Comme sur toute la tournée, la première partie
est confiée à leurs comparses de label, Beast In Black, qui
proposent un heavy metal old school avec une sonorité moderne.
Arrivés sur scène à 19.00 heures précises, les musiciens ont une
heure pour convaincre une Arena pratiquement sold out. Et dès les
premières secondes, ils se donnent sans compter en n’oubliant pas
d’enchaîner les poses pour les photographes. Sur scène, ils sont à
l’aise et bien que le groupe soit jeune, on remarque vite qu’il est
composé de musiciens expérimentés et pas le moins du monde intimidés
par la foule ou la taille de la scène. Le frontman Yannis
Papadopoulos a une voix puissante qui lui permet de chanter très
haut et très bas. Personnellement, c’est trop souvent trop haut à
mon goût, mais la foule semble apprécier. J’avoue que je ne
connaissais pas bien ce groupe non plus, mis à part son guitariste
pour son passage dans Amberian Dawn. La seule chanson que j’ai
reconnue c’était 'Blind And Frozen' jouée en fin de set. Le chanteur
maîtrise quelques mots de français et communique assez bien entre
les morceaux avec un public qui se montre satisfait de la prestation
de Beast In Black.
Comme cela tombe sur un dimanche,
l’horaire semble inhabituellement tôt avec le début du concert de
Nightwish programmé à 20.20 heures déjà. Sympa toutefois pour ceux
qui prennent ensuite le train et/ou qui bossent le lendemain.
Nightwish
Compte tenu d’un arsenal pyrotechnique annoncé costaud, les
photographes n’ont pas droit aux traditionnelles trois premières
chansons, mais aux trois suivantes. J’ai donc juste le temps de voir
le début du concert, qui s’ouvre sur une voix enregistrée à
l’ancienne pour enjoindre avec beaucoup d’ironie les spectateurs de
laisser leur téléphones portables dans leur poche et à profiter du
spectacle, bref de renoncer quelques temps à l’esclavage digital.
S’ensuit un compte à rebours sur les écrans géants, notamment celui
derrière le groupe qui est très imposant. Une minute dont la fin est
bien sûr décomptée par la salle entière, avant de voir apparaître
Troy Donockley, le multi-instrumentiste indispensable qui a intégré
officiellement le groupe en 2013 après des années de collaboration.
Cela commence donc doucement avec une intro soignée, avant que les
autres musiciens ne le rejoignent pour un 'Dark Chest of Wonders'.
déjà explosif. Les effets pyrotechniques sont effectivement
spectaculaires au point que même du fond de la salle on ressent la
chaleur des flammes sur notre front.
Les premières notes de
'Wish I Had An Angel' résonnent qu’il est déjà temps de rejoindre la
consigne pour récupérer les appareils photos. A mon retour, c’est
'10th Man Down' qui se termine et on débute donc les photos sur
'Come Cover Me'. Comme son nom l’indique, la tournée Decades permet
vraiment de voyager au fil des albums, qui s’incrustent dans les
projections en arrière-fond et il est intéressant de voir que le
groupe n’a pas toujours systématiquement choisi les plus évidentes.
Floor Jansen pose sa voix avec facilité alors que le groupe vient
d’enchaîner une date en Allemagne puis à Paris la veille durant les
deux derniers jours. On a même l’impression qu’elle pourrait pousser
encore plus sur certaines parties. Pour avoir vu Nightwish avec ses
deux autres chanteuses, je trouve qu’elle a su trouver son style et
qu’elle assure quand même drôlement bien. Dommage qu’elle n’ait pas
plus de liberté car avec ses deux autres groupes, elle avait déjà
montré qu’elle maîtrise tant le lyrique que la grosse voix.
Les images projetées derrière le groupe et sur les écrans géants
sont bluffantes sur chaque chanson. Les pyros n’apparaissent plus
qu’épisodiquement, mais c’est tant mieux car la température de
l’Arena est déjà bien trop élevée ce soir.
Après une
interlude plus calme avec 'Dead Boy’s Poem' et un passage
instrumental dirigé de main de maître par Troy Donockley , le tempo
s’accélère à nouveau, avec notamment un sublime et dansant 'I Want
My Tears Back' sur lequel la foule est invitée à participer. Parmi
les meilleurs surprises ce soir l’enchaînement 'The Carpenter', 'The
Kinslayer' et 'Devil And The Deep Dark Ocean', suivi par un 'Nemo'
très proche de l’original. Mention spéciale au guitariste Emppu
Vuorinen, qui est juste époustouflant. D’abord parce qu’il est seul
pour assurer les guitares, hormis un peu d’aide de Troy de temps à
autre, mais surtout parce qu’il joue des parties souvent compliquées
avec beaucoup de facilité.
Pour le final, avec un mur
dantesque de flammes en arrière-fond, c’est un épique 'Ghost Love
Score' qui clôture deux belles heures dédiées au metal symphonique
par son meilleur représentant. Séance de rattrapage (ou nouvelle
dose) à Zurich le 21 novembre !
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