Livereview: Nightwish - Beast In Black

11. November 2018, Arena - Genève
By Alexandre P.
Afin de fêter dignement ses vingt ans, Nightwish a sorti une compilation best of en mars et s’est depuis embarqué dans une tournée mondiale, qui après les Etats-Unis, les festivals européens et quelques dates en Amérique du Sud, se prolonge cet automne dans les salles européennes, avec notamment deux arrêts en Suisse. Les finlandais étaient ainsi à l’Arena de Genève (pour la toute première fois) ce dimanche 11 novembre 2018 avant de revenir à Zurich dix jours plus tard dans le cadre de leur Decades Tour.

Beast In Black
Comme sur toute la tournée, la première partie est confiée à leurs comparses de label, Beast In Black, qui proposent un heavy metal old school avec une sonorité moderne. Arrivés sur scène à 19.00 heures précises, les musiciens ont une heure pour convaincre une Arena pratiquement sold out. Et dès les premières secondes, ils se donnent sans compter en n’oubliant pas d’enchaîner les poses pour les photographes. Sur scène, ils sont à l’aise et bien que le groupe soit jeune, on remarque vite qu’il est composé de musiciens expérimentés et pas le moins du monde intimidés par la foule ou la taille de la scène. Le frontman Yannis Papadopoulos a une voix puissante qui lui permet de chanter très haut et très bas. Personnellement, c’est trop souvent trop haut à mon goût, mais la foule semble apprécier. J’avoue que je ne connaissais pas bien ce groupe non plus, mis à part son guitariste pour son passage dans Amberian Dawn. La seule chanson que j’ai reconnue c’était 'Blind And Frozen' jouée en fin de set. Le chanteur maîtrise quelques mots de français et communique assez bien entre les morceaux avec un public qui se montre satisfait de la prestation de Beast In Black.

Comme cela tombe sur un dimanche, l’horaire semble inhabituellement tôt avec le début du concert de Nightwish programmé à 20.20 heures déjà. Sympa toutefois pour ceux qui prennent ensuite le train et/ou qui bossent le lendemain.

Nightwish
Compte tenu d’un arsenal pyrotechnique annoncé costaud, les photographes n’ont pas droit aux traditionnelles trois premières chansons, mais aux trois suivantes. J’ai donc juste le temps de voir le début du concert, qui s’ouvre sur une voix enregistrée à l’ancienne pour enjoindre avec beaucoup d’ironie les spectateurs de laisser leur téléphones portables dans leur poche et à profiter du spectacle, bref de renoncer quelques temps à l’esclavage digital. S’ensuit un compte à rebours sur les écrans géants, notamment celui derrière le groupe qui est très imposant. Une minute dont la fin est bien sûr décomptée par la salle entière, avant de voir apparaître Troy Donockley, le multi-instrumentiste indispensable qui a intégré officiellement le groupe en 2013 après des années de collaboration. Cela commence donc doucement avec une intro soignée, avant que les autres musiciens ne le rejoignent pour un 'Dark Chest of Wonders'. déjà explosif. Les effets pyrotechniques sont effectivement spectaculaires au point que même du fond de la salle on ressent la chaleur des flammes sur notre front.

Les premières notes de 'Wish I Had An Angel' résonnent qu’il est déjà temps de rejoindre la consigne pour récupérer les appareils photos. A mon retour, c’est '10th Man Down' qui se termine et on débute donc les photos sur 'Come Cover Me'. Comme son nom l’indique, la tournée Decades permet vraiment de voyager au fil des albums, qui s’incrustent dans les projections en arrière-fond et il est intéressant de voir que le groupe n’a pas toujours systématiquement choisi les plus évidentes.

Floor Jansen pose sa voix avec facilité alors que le groupe vient d’enchaîner une date en Allemagne puis à Paris la veille durant les deux derniers jours. On a même l’impression qu’elle pourrait pousser encore plus sur certaines parties. Pour avoir vu Nightwish avec ses deux autres chanteuses, je trouve qu’elle a su trouver son style et qu’elle assure quand même drôlement bien. Dommage qu’elle n’ait pas plus de liberté car avec ses deux autres groupes, elle avait déjà montré qu’elle maîtrise tant le lyrique que la grosse voix.

Les images projetées derrière le groupe et sur les écrans géants sont bluffantes sur chaque chanson. Les pyros n’apparaissent plus qu’épisodiquement, mais c’est tant mieux car la température de l’Arena est déjà bien trop élevée ce soir.

Après une interlude plus calme avec 'Dead Boy’s Poem' et un passage instrumental dirigé de main de maître par Troy Donockley , le tempo s’accélère à nouveau, avec notamment un sublime et dansant 'I Want My Tears Back' sur lequel la foule est invitée à participer. Parmi les meilleurs surprises ce soir l’enchaînement 'The Carpenter', 'The Kinslayer' et 'Devil And The Deep Dark Ocean', suivi par un 'Nemo' très proche de l’original. Mention spéciale au guitariste Emppu Vuorinen, qui est juste époustouflant. D’abord parce qu’il est seul pour assurer les guitares, hormis un peu d’aide de Troy de temps à autre, mais surtout parce qu’il joue des parties souvent compliquées avec beaucoup de facilité.

Pour le final, avec un mur dantesque de flammes en arrière-fond, c’est un épique 'Ghost Love Score' qui clôture deux belles heures dédiées au metal symphonique par son meilleur représentant. Séance de rattrapage (ou nouvelle dose) à Zurich le 21 novembre !